"La
Ventie vient du mot gaulois ou gallo-romain
Venta, qui signifie colonie ou établissement.
On le rencontre dans l'Itinéraire d'Antonin
: Venta Belgarum, Venta Atrebatum, pour désigner
des villes de la Grande-Bretagne. "La Ventie
est donc la colonie où se tiennent les marchés,
le rendez-vous des forains de tous les pays."
Dans les commentaires sur la guerre des Gaules,
Jules-César parle de la tribu des Levaci,
que Perrot d'Ablancourt, son traducteur (1606-1644),
place au Pays de Lalloeu. Le P. Ignace trouve à
ce propos "qu'il y a bien du rapport, de la
liaison et de la conformité entre le nom
de ce pays et le mot latin "Levaci".
Hubert Jaillot, géographe du Roi et auteur
d'une carte de Flandre publiée en 1720, va
plus loin et prétend que La Ventie doit aux
Levaci de s'être autrefois appelé
"Le Vacquet". Il est fâcheux
que Jaillot ait oublié de dire dans quel
ancien manuscrit il avait rencontré ce nom
absolument inconnu.
La
Ventie est la capitale du Pays de Lalloeu et la
plus considérable des quatre paroisses qui
le composent. Il comprend huit cents feux, dit le
P. Ignace (dans les "Mémoires du Diocèse
d'Arras") ; "et dans ce pays, on compte
généralement les feux à quatre
personnes, non compris les enfants au-dessous de
douze ans".
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Ce qui ferait une population de plus de 4000 âmes
; mais le registre de paroisse accusant en 1731
trois-mille-six-cents communiants, il faut supposer
une population d'au moins quatre-mille-huit-vents
habitants. Le territoire de La Ventie, d'après
un mesurage fait entre 1600 et 1612 par Me Jacques
de Guiselin, arpenteur-juré, comprend "719
bonniers, 329 verges en franche labour", c'est-à-dire
de terres en culture. Pour faciliter le perception
des impôts et la levée des miliciens,
la paroisse est partagée en six "connestablies"
: la connestablie du grand et du petit-bourg, celle
de la Wangerie, celle du Tilleloy, celle de Mauquissart,
celle du Bacquerot et celle du Hem. La paroisse
de La Ventie comprend le Bourg et le Village."
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